JUILLET
SE PRENDRE LA CATASTROPHE
SE PRENDRE LA CATASTROPHE
dimanche 17 juillet
une parcelle de Marie a brûlé
un feu
parti d’une braise de barbecue
on apprendra plus tard
qu’après le repas
quelqu’un a versé le contenu du barbecue dans la haie
au fond du jardin
le temps de se retourner
les arbres étaient en flammes
il y avait du vent
90 hectares
sont partis en fumée
ont dit ça
partir en fumée
au milieu
une parcelle de Marie
sa plus belle
les champs jumeaux
deux parcelles pour être exact
ici
avant le feu
avant la cendre
avant le craquement du charbon sous les pieds avant la désolation
ici
il y avait du chenin
un chenin qui te coule tout droit vers le coeur
qui te fait sentir bon la terre de Montrelais et l’air de la loire tout en même temps
les pentes
c’est comme ça que Marie et Élodie venait de renommer le chenin
à côté là au milieu des arbres au bout de la parcelle
on dit qu’il y a des fées
et d’ici on voit la vallée avec la bas au bout la loire
c’est la première parcelle que Marie nous a montré
on est arrivée en jeep
et Marie et Alexis sont allés aux quatre coins pour essayer de récupérer les deux parcelles adjacentes utilisé à l’époque par un agriculteur qui n’avait rien demandé à personne
ç’est là qu’on a compris que ça se faisait
depuis Marie les a récupéré les deux parcelles
sur une elle venait de planter des bébés sont partis en fumée aussi
les bébés
pas tous
mais beaucoup ont brûlés
quand on a appris
pour l’incendie
on était pas ensemble avec Louise
mais chacune de notre côté
on a pleuré
moi j’étais entrain de conduire
avec mon fils à côté dans le camion qui dormait
et j’ai lu
j’en ai gardé la bouche ouverte la gorge serrée
et les yeux tout mouillé
jusqu’à la fin de la route
dans ma tête il y avait tout le temps passé
là bas aux champs jumeaux
LÀ
les badigeons
au creux de l’hiver
pour amoindrir les plaies de taille
et accompagner la plante dans sa cicatrisation
LÀ
les sceaux de basalte dispersés dans les rangs pour recharger la terre en élèctromagnétisme
LÀ
les pulvérisations
au rythme des saisons des besoins la prêle
la valériane
le thé de compost
la maria tune
la 500
LÀ
la vigne a pleuré en février
quand le printemps était en avance de plusieurs semaines et que la sève remontait déjà
elle perlait sous les coups des sécateurs
LÀ
Louise est venu passé le thé de compost au mois de juin
avec Maxime et Marianne
pendant qu’on le passait à st Herblon
LÀ
elle a vu un oiseau s’envolé
avec les autres dans la voiture
il avait deux grandes plumes au bout des ailes on dirait un phoenix elle a dit
il et elles ont rient
Marie écrit
on était là
les haies brûlaient je pouvais rien faire
une parcelle de Marie a brûlé
un feu
parti d’une braise de barbecue
on apprendra plus tard
qu’après le repas
quelqu’un a versé le contenu du barbecue dans la haie
au fond du jardin
le temps de se retourner
les arbres étaient en flammes
il y avait du vent
90 hectares
sont partis en fumée
ont dit ça
partir en fumée
au milieu
une parcelle de Marie
sa plus belle
les champs jumeaux
deux parcelles pour être exact
ici
avant le feu
avant la cendre
avant le craquement du charbon sous les pieds avant la désolation
ici
il y avait du chenin
un chenin qui te coule tout droit vers le coeur
qui te fait sentir bon la terre de Montrelais et l’air de la loire tout en même temps
les pentes
c’est comme ça que Marie et Élodie venait de renommer le chenin
à côté là au milieu des arbres au bout de la parcelle
on dit qu’il y a des fées
et d’ici on voit la vallée avec la bas au bout la loire
c’est la première parcelle que Marie nous a montré
on est arrivée en jeep
et Marie et Alexis sont allés aux quatre coins pour essayer de récupérer les deux parcelles adjacentes utilisé à l’époque par un agriculteur qui n’avait rien demandé à personne
ç’est là qu’on a compris que ça se faisait
depuis Marie les a récupéré les deux parcelles
sur une elle venait de planter des bébés sont partis en fumée aussi
les bébés
pas tous
mais beaucoup ont brûlés
quand on a appris
pour l’incendie
on était pas ensemble avec Louise
mais chacune de notre côté
on a pleuré
moi j’étais entrain de conduire
avec mon fils à côté dans le camion qui dormait
et j’ai lu
j’en ai gardé la bouche ouverte la gorge serrée
et les yeux tout mouillé
jusqu’à la fin de la route
dans ma tête il y avait tout le temps passé
là bas aux champs jumeaux
LÀ
les badigeons
au creux de l’hiver
pour amoindrir les plaies de taille
et accompagner la plante dans sa cicatrisation
LÀ
les sceaux de basalte dispersés dans les rangs pour recharger la terre en élèctromagnétisme
LÀ
les pulvérisations
au rythme des saisons des besoins la prêle
la valériane
le thé de compost
la maria tune
la 500
LÀ
la vigne a pleuré en février
quand le printemps était en avance de plusieurs semaines et que la sève remontait déjà
elle perlait sous les coups des sécateurs
LÀ
Louise est venu passé le thé de compost au mois de juin
avec Maxime et Marianne
pendant qu’on le passait à st Herblon
LÀ
elle a vu un oiseau s’envolé
avec les autres dans la voiture
il avait deux grandes plumes au bout des ailes on dirait un phoenix elle a dit
il et elles ont rient
Marie écrit
on était là
les haies brûlaient je pouvais rien faire
Production B R U M E S - avec le soutien de la Communauté de Communes du Pays d’Ancenis, de la DRAC Pays de la Loire, du département Loire Atlantique, de la Ville de Nantes, de la SACD et de la DGCA - “Écrire pour la rue”, de HORS-CADRE 21 - Association des CNAREP, de Pronomades, des Ateliers Frappaz, du Citron Jaune, du Boulon et de l’Atelier 231, de la coopération Itinéraire d’artiste(s) - Au bout du plongeoir, la Chapelle Derezo, le CDN de Normandie-Rouen et les Fabriques de Nantes.