un spectacle documentaire en immersion au rythme du Domaine de la Paonnerie, 
autour du vin nature et de celles qui tissent le vivant dont il est issu.




* photographie Vaïda Budreviciute - typographie Geoffroy Pithon

« Dans un monde quasi parallèle,
militants, agriculteurs, vignerons,
citoyens tissent des toiles de liens,
encore fragiles, qu’ils imaginent
comme autant de parachutes,
utiles au plus grand nombre
des terriens. »


Christelle Pineau, La corne de vache et le microscope, ed La Découverte, 2019


« Le monde ne nous environne pas,
il nous traverse. Ce que nous habitons
nous habite. Ce qui nous entoure nous
constitue.
»


Comité invisible, À nos amis, ed  La Fabrique, 2014.





Nous sommes Louise Hochet et Mathilde Monjanel.

Nous sommes plasticienne textile et comédienne/réalisatrice sonore. Nous avons rencontré Marie Carroget, Élodie Louchez et le domaine de la Paonnerie à l’automne 2020 en sein du café PoïPoï, résidence-spectacle que nous avons menée dans un ancien PMU de Loireauxence (Varades). Invitées par la communauté de communes du pays d’Ancenis, nous avons investi et ouvert pendant 3 semaines, à 10 artistes, ce café fermé. Nous l’avons réouvert comme café atelier de création, lieu d’échanges et de programmation au jour le jour, lieu d’expérimentation sensible à l’écoute du vivant.

Pour penser la carte de ce café éphémère, nous avons rencontré des producteurs locaux, pêcheurs de Loire, paysan boulanger, éleveurs de chèvres, et puis la famille Carroget et leur vin naturel du domaine de la Paonnerie. Avec Marie et Rachel, filles d’Agnès et Jacques, nous avons imaginé trois rendez-vous, trois moments qui ont balisé notre temps de présence sur la commune, puis nous avons enregistré Marie et Jacques, nous les avons écoutés nous raconter leur rapport au vivant de leur vin, au sauvage de leur rivière. Elle et il ont nourri la matière du spectacle et de nos réflexions.

Au moment de partir nous ne nous étions pas tout dit… nous venions tout juste de partager cette réflexion, de mettre en commun cette recherche autour du vivant, le vivant d’une terre, le vivant d’un spectacle. Avec le Café PoïPoï et plus largement la cie B R U M E S, nous cherchons cet endroit de rencontre entre artistes et citoyen.nes, entre performeur.se.s et spectateur.ices. On parle, on échange, on se rencontre et on expérimente. C’est ainsi que l’on souhaite penser nos spectacles, tissés dans le vivant dont ils sont issus. C’est aussi ce qu’a commencé à nous raconter Marie de son rapport au vivant dont est issu son vin. Elle ne sait pas mieux que la plante, elle écoute, elle guide, elle expérimente.

C’est cela exactement qui nous appelle à poursuivre la rencontre, à interroger comment et pourquoi nos pratiques se rejoignent à cet endroit. Pour cela, nous souhaitons passer deux cycles de saisons auprès de Marie et de ses vignes, d’Élodie et de son regard sur les vigneronnes qui s’imposent dans un milieu encore très masculin. Nous souhaitons explorer ce rapport à la terre fondé sur le respect, l’accord avec les éléments qu’elles portent dans leurs pratiques. Nous souhaitons y mêler nos outils, la création textile, la réalisation sonore, l’écriture… Prendre à bras le corps ce qui nous relie à l’autre, à la terre, à la société, en tant que femmes, vigneronnes, artistes, citoyennes, dans un contexte où tout se suspend et se réinvente en même temps.

Et de ce qui nous traverse, nous aura traversé, nous traversera encore, écrire un spectacle documentaire, poétique et politique, une célébration musicale et performée du vivant, des VIVANTES.







Nous voulons travailler en immersion au domaine de la Paonnerie, dans le pays d’Ancenis (44) où Marie Carroget cultive ses vignes en biodynamie et produit un vin nature et où, Élodie Louchez, sa compagne, écrit un documentaire sur les vigneronnes.
Nous voulons prendre le temps de le faire.

Au moment où l’on écrit l’intention de VIVANTES, cela fait plus d’un an qu’il n’est plus autorisé - ou presque - de partager l’espace temps d’une représentation, dans un silence et dans une nuit commune avec un groupe d’inconnus. Qu’est-ce que cela réveille en nous comme nécessité de se dire les un.es aux autres ? Comment on va s’emparer des espaces après ça ?

Faire les vendanges.
Ne pas retourner tout de suite dans la boîte noire,
ni des cervelles, ni des théâtres,
mais passer du temps dehors,
ou plutôt non, dedans,
au beau milieu du vivant qui nous tisse et nous relie au reste,
ce grand reste en ruines et en renouvellement.

La taille, la période des gelées, l’ébourgeonnage, les traitements des maladies printanières, le tressage, les vendanges, la vinification.
Du printemps à l’automne, procéder à une cueillette au long cours. Participer - enregistrer - noter - apprendre - dessiner - partager - interroger - glâner.

À partir de là, chercher nos gestes, nos écritures,
écrire et composer avec les éléments, y inviter paroles, textes, témoignages, musiques, images, y joindre nos mots, les mots à dire à cet instant précis, à cette assemblée, venue déguster le fruit de ce travail, de la terre, de la tête, du corps, le fruit de nos deux années en symbiose.

Printemps 2023, écrire un spectacle documentaire, façonné par ce qui s’est vécu et ce qui se vit encore, tissé dans le présent de celles et ceux qui sont là, tentative d’un nouveau récit pour de nouveaux mythes, à la mesure de nos corps d’aujourd’hui, où femmes, hommes, humains et non-humains réinventent leur place, leurs liens.




︎  le dossier de VIVANTES






                                    





Production B R U M E S - avec le soutien de la Communauté de Communes du Pays d’Ancenis, de la DRAC Pays de la Loire, du département Loire Atlantique, de la Ville de Nantes, de la SACD et de la DGCA - “Écrire pour la rue”, de HORS-CADRE 21 - Association des CNAREP, de Pronomades, des Ateliers Frappaz, du Citron Jaune, du Boulon et de l’Atelier 231, de la coopération Itinéraire d’artiste(s) - Au bout du plongeoir, la Chapelle Derezo, le CDN de Normandie-Rouen et les Fabriques de Nantes.


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